J’ai découvert Saint-Brieuc au début de l’année 2020. Dès mes premiers pas sur la passerelle surélevée de la Gare, j’ai su que la ville m’attirait. Ce qui compte pour moi c’est une sensation d’épaisseur, d’authenticité, de sincérité, d’histoires en suspens qui ne demandent qu’à être racontées. Il y a aussi le climat, bien sûr, et la géographie. J’ai toujours aimé les villes escarpées, où l’on monte et descend, où le regard plonge le long de rues en pente. Et c’est alors que j’ai retrouvé le fantôme de Louis Guilloux…
Je connaissais un peu, de loin, l’œuvre du grand écrivain local. Dans ma jeunesse, j’avais vu au théâtre le « Cripure » créé par Marcel Maréchal, une belle adaptation du roman le plus célèbre de Louis Guilloux, « Le Sang Noir ». Ami d’Albert Camus, Louis Guilloux est rapidement devenu mon guide dans Saint Brieuc. La ville est le décor de toute son œuvre, sans jamais la nommer, il n’a jamais pu vraiment la quitter. Avec moi, il a agi comme un ami qui me réveille, qui me secoue, me pousse à agir et à réagir. Oui « le sang noir » est toujours là, bien sûr, je lui dois de faire ce noir & blanc, radical, sombre, bouché, pas un noir & blanc doux et séduisant pour album de mariage, non un noir & blanc âpre, rude, contrasté, graphique… Louis Guilloux m’a poussé vers le noir & blanc, son esprit a hanté mon séjour à Saint-Brieuc et ces photos.
JCB
Jean-Christophe en vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=8p7XmYWfYCw&t=4s
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