…Non j’exagère, j’essaye juste de vous attirer par ici pour vous faire découvrir le blog Récurrence photo où je vais essayer de poster régulièrement des articles sur les expositions que je visite.
L’Atelier des Lumières, installé dans une ancienne fonderie nichée rue Saint-Maur dans le 11ème arrondissement de Paris, a ouvert en avril 2018 avec un nouveau type d’exposition : une expérience immersive.
En pratique il s’agit de 140 vidéoprojecteurs qui diffusent sur les murs et au sol des images animées, à 360 degrés, pendant 35 minutes. Ces vidéos, habilement montées, il faut bien le reconnaître, vont dérouler chronologiquement une bonne partie du travail de Gustav Klimt à l’occasion du 100ème anniversaire de sa disparition.
Bien loin d’un panorama classique, les réalisateurs (Gianfranco Lannuzzi, Ronate Gatto, Massimiliano Siccardi et musique de Luca Longobardi) font danser tout ou partie des peintures selon une chorégraphie orchestrée par leurs soins, font se répéter des motifs à l’infini, ou grossir à outrance un personnage détouré.
Alors lorsque vous sortez de là, vous êtes comme hypnotisés par toutes ces lumières et vous avez l‘impression d’avoir survolé une rétrospective complète de l’œuvre du Maître de l’Art nouveau en une grosse demi-heure. Pratique et efficace me direz-vous…
J’ai adoré certains motifs, que j’ai découvert lors de la projection. Il faut dire que Klimt, connu pour son amour de la feuille d’or, n’est pas exactement le roi du minimalisme. Alors, effectivement, une fois les œuvres décortiquées, nous pouvons découvrir ces sublimes détails qui nous avaient échappé.
Mais, finalement, n’est-ce pas mon rôle en tant que spectatrice d’analyser les toiles ? De passer du temps devant une peinture pour en découvrir le propos ? De créer ma propre chorégraphie ? Ici, les réalisateurs m’imposent leur lecture d’autant que, fait rare, il n’y a quasiment aucune explication écrite dans l’exposition.
Et puis, Klimt serait-il d’accord pour que l’on dissèque ses œuvres comme une souris en cours de biologie ?
Alors non, je n’ai pas détesté, car le rendu est beau et que c’est toujours chouette d’aller au cinéma. Mais je trouve que cette exposition « spectacle » interroge fortement la position du public qui passe ici de visiteur à spectateur. Faut-il toujours faire du tape à l’œil ? Faut-il toujours proposer une version prémâchée des œuvres (à l’image des livres audio) ? Sommes-nous voués à avoir un rapport passif à la culture ?