Votre regard a forcément croisé une ou plusieurs de ces photos ! (Si ce n'est pas le cas, on ne juge personne mais remettez-vous en question…). Que ce soit en cours d'histoire géo, dans un journal, à la télévision, sur Twitter ou sur Instagram, ces photos sont devenues célèbres pour avoir marqué notre histoire.
Mais que se passe t-il derrière ces images ? On vous propose sans plus attendre une série d'articles pour découvrir les coulisses de la photographie.
Nous avons décortiqué pour vous cette semaine 5 images et histoires étonnantes.
L'homme qui tombe
Non, il ne s’agit pas d’une photo extraite de la série « Façades » de Jean-Marie Virat, même style mais différent photographe !
Bien que l'on croirait à une photo toute droit sortie d’un film de science-fiction et qu’on aimerait qu’elle soit photoshopée, ce n’est pas le cas.
Cette photo est bien réelle, et l’homme qui se trouve dessus aussi.
Ce cliché à la fois époustouflant et tragique a été photographiée par Richard Drew à la date fatidique du 11 septembre 2001.
Ce jour-là, le photojournaliste couvrait un défilé de mode non loin de là, lorsqu’un de ses collègues lui rapporta la terrible nouvelle : à New York, un avion vient de s’écraser sur une des tours jumelles du World Trade Center. Il accourt alors sur les lieux de la catastrophe.
Autour de lui, ce n’est que chaos et panique ! Des cris surgissent de partout et nulle part, mais Richard ne sourcille pas, il s’était déjà retrouvé dans ce type de situation en 1968 quand il avait photographié l’assassinat du sénateur américain Robert Francis Kennedy. C’est donc naturellement qu’il a su quoi faire.
« Je photographiais le bâtiment en flammes et d’un coup, un ambulancier a dit : "Oh mon Dieu, regardez". Et on a vu les gens sauter de l’immeuble ». Raconte le photographe. On les appelait les "jumpers" (sauteurs). Ces personnes qui ont voulu se "libérer" des flammes, de la fumée et des explosions en se jetant dans le vide.
Appareil photo en mains et avec un sang-froid incroyable, Richard Drew emprunte un masque à une ambulance et se met à documenter ce moment historique. Il photographie une dizaine de personnes tombants des tours. Son cliché « The Falling Man » l’homme qui tombe est relayé par de nombreux journaux, mais très vite il dérange.
Bien qu’il n’y ait ni sang, ni larmes, ni poussières il n’en reste pas pour le moins glaçant, « trop calme ». Personne ne veut être témoin de la mort, et encore moins d'un suicide. C'est tabous aux États Unis. La photo fait débat : "Les américains ne se suicident pas!", "ils ont étés forcés à sauter".
Les familles des victimes dénoncent un certain malaise. On préfère détourner le regard. Si bien même que la photo finit par être retirée de la presse et des documentaires relatant l’évènement.
Richard Drew en revanche reste fier de son cliché « En tant que journaliste, on ne fuit pas un immeuble en pleine chute ou en flammes. On fonce droit devant, car c’est notre métier d’enregistrer l’histoire ».
En définitive, on se demande où commence et s’arrête la liberté de la presse. Il y a-t-il vraiment une limite au photojournalisme ? Doit-on tout publier ou doit-on trier les informations pour éviter de choquer le public ? Vous avez 2 heures.