Qui dit Juillet dit Arles et cette année la première semaine des Rencontres d’Arles était particulière pour deux raisons : le 50ème anniversaire du festival et la quasi parité dans la programmation officielle.
C’est en 1970 que le photographe Lucien Clergue, l’écrivain Michel Tournier et l’historien Jean-Maurice Rouquette ont créé les Rencontres d’Arles avec pour but d’affirmer la photographie non plus comme un outil documentaire mais comme un art à part entière. Cette année, plusieurs expositions illustraient cet anniversaire en revenant sur les différentes éditions du festival, les thématiques balayées, les photographes accueillis … Force est de constater qu’en 50 éditions ce festival est devenu un évènement international incontournable dans le secteur de la photographie. Prestigieux sponsors, célébrités, marques de luxe présentes et augmentation constante de la fréquentation (+13% de professionnels cette année pendant la semaine d’ouverture) sont les principaux marqueurs de cette réussite.
Le manque de parité dans la programmation officielle des Rencontres d’Arles avait fait grand bruit lors des précédentes éditions. Cette année, la prise de conscience est actée puisque 47 % des expositions individuelles étaient celles de femmes photographes. Cette problématique était centrale notamment sur Paris photo 2018 ou un parcours visait à mettre en lumière les femmes photographes de l’édition. Depuis le sujet a été largement relayé par les médias pour arriver à cette quasi-parité arlésienne.
Cette année, anniversaire oblige, il y avait plus de 280 expositions dans toute la ville. 51 dans la programmation officielle, le « IN », et 230 dans le « OFF » qui se greffe depuis 24 ans à la semaine d’ouverture du festival. Evidemment nous n’avons pas eu le temps de tout faire en une semaine (est-ce vraiment possible ?) mais nous vous proposons tout de même notre top 3 dans le IN et dans le OFF. Le plupart des évènements du OFF ne sont plus visibles, mais vous avez jusqu’au 22 septembre pour découvrir les propositions du IN !
OFF :
1 / MYOP : cette agence de photographes occupait pour la deuxième année consécutive une école abandonnée de la rue du Cloitre. Déjà l’année dernière nous avions été complément abasourdis par la justesse de leur scénographie. Cette année était d’une qualité encore supérieure : vous passez de pièce en pièce et il y a toujours un petit détail pour vous stimuler visuellement. La mise en scène des expositions a un énorme rôle à jouer dans la diffusion de la photographie et Myop maîtrise cela à la perfection avec des idées toujours nouvelles qui modernisent sans pareil leurs expositions.
2/ La galerie VU où 4 artistes se partageaient les murs : Jane Evelyn Atwood, Bruno Boudjelal, Claudine Doury et Stéphane Duroy. Ici aussi la scénographie était très intéressante. Nous n’avons malheureusement pas de photo de l’accrochage …
3/ Paris-Berlin : Et encore un collectif qui présente l’exposition « Mur(s) » soit le regard d’une cinquantaine de photographes qui illustrent le besoin de l’Homme à toujours vouloir construire des murs. Encore ici la scénographie, bien que moins originale, reste extrêmement soignée et met bien en valeur les propositions.
IN :
1/ Photo brut : Réunissant plus de 500 photos ou images utilisant la photographie, cette exposition pose la question de la photo brute comme une catégorie de l’art brut (selon la définition de Dubuffet). Réalisée par 45 artistes, ces œuvres rassemblées par le collectionneur Bruno Decharme constituent un corpus aussi étrange que passionnant. Elle réunissait des prises de vues, des tirages, des photomontages et des collages … réalisés par des auteurs autodidactes produits en dehors des circuits artistiques classiques. L’exposition est habilement construite autour de 4 thèmes : « Affaires privées », « Reformater le monde », « Performer ou un autre je », « Conjurer le réel »
2/ Philippe Chancel : datazone. Comme quoi il y a des lieux qui portent toujours de belles expositions ! Philippe Chancel nous embarque dans son tour du monde de la désolation et nous donne à voir ses fractures qu’elles soient politiques, sociétales, écologiques ou climatiques. Ainsi nous naviguerons parmi 14 destinations bien mises en espace dans l’Eglise des Frères-Prêcheurs.
3/ The anonymous project – The house : Lee Shulman a collecté et édité des diapositives vintage appartenant à des inconnus. Celles-ci prennent désormais place dans une maison arlésienne qui met en scène leurs vies intimes. C’est une expérience immersive rigolote et inédite.
A noter également, la très belle exposition personnelle dans le OFF de Ronan Guillou, artiste Récurrence photo, qui présentait sa série nommée "Old Glory" disponible à la location chez nos clients.
Voilà la fin de notre classement. Exercice difficile vu le nombre et la pluralité des expositions. N’hésitez pas à nous dire quels ont été vos coups de cœurs !