Jeudi dernier, nous sommes allées au Grand Palais !
Non, pas en « vrai », 2021 oblige, mais en ligne. Au programme ? l’exposition Noir & Blanc : une esthétique de la photographie.
9 euros plus tard, nous étions inscrites à une conférence d’une heure pour nous présenter le contenu de l’exposition doublée d’un accès à la visite virtuelle pour une semaine.
La conférence présente, salle par salle, le parcours de l’exposition avec, pour objectif, nous donner des clefs de compréhension de l’esthétisme du noir et blanc et de son Histoire. Les salles ont été organisées par thèmes : le contraste, l’ombre et la lumière et les matières.
Pour illustrer ces trois thématiques la conférencière nous donnera des exemples de réalisation datant des débuts de la photographie mais prendra aussi des exemples contemporains.
Nous découvrons également des anecdotes intéressantes comme le fait que le noir et blanc tel que nous le connaissons aujourd’hui n’existait pas au début de la photographie. En effet au démarrage la gamme était monochrome : rouge, bleu, jaune … Ensuite sera développée une technique aboutissant à des noirs et blancs purs.
Plus tard, avec l’arrivée de la photographie couleur, le n&b devient un réel choix esthétique, signe d’un travail d’auteur alors que la couleur sera plus utilisée dans la publicité et la mode.
Laissez-nous, désormais, vous présenter nos œuvres coups de cœur de l’exposition !
Pour commencer : Valérie Belin. Cette artiste contemporaine fait le choix de photographier en noir et blanc pour se démarquer de la norme actuelle caractérisée par un flot d’images colorées. Ce choix permet aussi d’instaurer une forme de distanciation avec le réel.
Un peu plus loin dans l’exposition nous découvrons les contrastes nets et brutaux des œuvres de Mario Giacomelli. Avec ses choix plastiques audacieux, il parvient à suggérer avec simplicité le mouvement dans l’espace.
La photographe Laurence Leblanc (dont nous proposons une série à la location) quant à elle, choisit de fragiliser son sujet par l’utilisation du flou.
Dans la photographie noir & blanc, la neige a été un support puissant pour la création. Anders Petersen photographie un cimetière enneigé, paysage silencieux, où les traces de pas au sol suggèrent que les morts se seraient levés pendant la nuit pour hanter les vivants.
Germaine Krull nous rappelle, pour sa part, la proximité entre la photographie noir & blanc et le dessin. Elle nous montre la beauté de l’art industriel en travaillant les plongées et les contres plongées afin de sublimer le monde moderne.
Plus tard, nous trouvons un bel exemple de la maitrise de l’ombre avec la photographe mexicaine Flor Garduno. Le cliché Canasta de Luz dont le titre se traduit littéralement par « Corbeille de lumière » révèle l’utilisation des ombres et des lumières pour faire naitre un volume délicat.
Le noir & blanc permet aussi de révéler les matières comme le fait Bill Brandt avec ses photographies de paysages uniques en leurs genres.
Le but de cette exposition est de nous montrer que le noir et blanc n’est pas un choix par dépit datant d’une époque où les techniques photographiques n’étaient pas assez abouties pour faire de la couleur. Il s’agit bien d’un choix artistique engagé qui ouvre de nombreuses possibilités plastiques aux artistes.
La visite virtuelle, complète la conférence, et permet de découvrir la scénographie de l’exposition qui a l’air assez réussie. Malheureusement l’expérience en ligne laisse tout de même une frustration : ne pas pouvoir déambuler réellement dans ces salles d’exposition…
Pour autant la conférence permet d’affiner la compréhension du projet global de l’exposition et, nous à fait réaliser l’importance de la médiation dans une exposition d’art. Connaitre le contexte historique, les acteurs principaux d’un mouvement et observer les grandes tendances ses grandes tendances permet d’avoir un œil plus averti dans les découvertes des travaux des artistes.