La série :
Au printemps 2019, j’ai bénéficié d’une résidence de 3 semaines à Deauville pour réaliser un travail photographique sur la ville.
J’ai décidé d’aborder le thème de la jeunesse et de suivre un groupe d’adolescents en proposant mon ressenti sur ce que pourrait être leur vie à Deauville : faire ressortir un certain désœuvrement et un ennui général.
J’ai puisé dans mes souvenirs avec l’idée de donner des éléments qui pourraient nous rappeler notre propre adolescence et tendre vers une idée universelle de la jeunesse. Les codes qui se répètent, les préoccupations et les sensations naissantes, les postures et les ex- pressions. C’est une vision partisane (idéalisée ?) de la jeunesse tout en étant néanmoins un instantané possible et réel de l’adolescence. Une période dans un entre-deux indolent, loin des cris et fracas d’expériences extrêmes que l’on peut avoir tendance à associer à l’adolescence. Il est ici question d’y voir une poésie des gestes, de trouver un écho entre cette station balnéaire endormie en période hivernale et sa jeunesse locale qui se révèle doucement...
Le cinéma américain n’est pas loin en terme vi- suel : je puise inconsciemment dans les images de Gus Van Sant, Jim Jarmush ou Hal Hartley pour assembler mon canevas. En essayant de laisser la place à une poétique des corps et des sentiments, et laisser l’étrangeté surgir si elle était là, en contre point.
Le photographe :
Après des études, Chau-Cuong Le voyage en Asie et en Amérique du Sud. Au retour, ilcendosse le rôle d’écrivain public, puis intègre le Samu Social. En 2003, il se forme au photo-journalisme à l’Emi-Cfd, puis co-fonde le collectif BaSoH. En 2008, il entre au studio Rouchon et assiste portraitistes et photographes de mode.Jusqu’en 2009, il prend part à des projets collégiaux (reportages pour le Secours Catholique, couverture des FSE Paris et Londres, ateliers de médiation ...) En 2019, première résidence de création pour le Festival Planches Contact de Deauville. Il remporte simultanément le Grand prix du Jury et le Prix du Public. À la sortie du confinement de 2020, il mène une réflexion sur le chemin de Compostelle. Et en 2022, il est lauréat de la bourse Territoire(s) du In Seine-St-Denis / MC93, et développe un récit sur le lien intime des habitants du département à la nature.
De manière générale, ses recherches photographiques s’ancrent dans un territoire, questionnent la notion d’intimité et d’attente transitoire, le rapport à la nature et à la terre, avec une attention particulière à la jeunesse.