La série :
Pourquoi artificialiser la nature, la forêt ? Pourquoi apposer un filtre entre soi et le réel ? En fait, il n’y a pas d’artifice, pas de postproduction dans ces images. Il s’agit de photographies prises en proche infrarouge – longueur d’onde lumineuse que l’œil humain ne perçoit pas – et qui fait apparaître par un dégradé de rouge le dégagement de chlorophylle des végétaux. Pratique pour les biologistes et géographes puisque la photographie en proche infrarouge permet de percevoir l’état de santé d’une forêt plus précisément. Une fois compris cet usage, ce n’est plus la nature rouge que l’on regarde mais ce qui n’émet pas de chlorophylle, ce qui n’est pas naturel. S’impose alors sans retenue le gris du bâti en béton : l’architecture, créée pour se fondre dans le paysage montagnard – telle était l’ambition des constructeurs de la station – apparaît alors dans toute sa brutalité, dans toute son incongruité.
Le photographe :
Alexis Bérar est né en 1976, il vit et travaille à Grenoble. Sa pratique de la photographie est sérielle, mélant champs documentaire et de la fiction. Son regard se porte sur les traces tangibles autant que sur des indices poétiques. Sa sensibilité est poreuse à l’accident et l’impromptu. Un questionnement est au centre de son processus artistique et lie toutes ses productions, celui d’habiter – entendu comme ensemble d’interactions entre humains et territoires. Sa pratique artistique se déploie dans un temps long ponctué de résidences artistiques, d’expositions, d’éditions et d’ateliers d’éducation à l’image qui participent à nourrir sa créativité.
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