Récurrence photo : Comment etes vous venue à la photographie ?
SF : " Saisir l’instant, débusquer l’insolite remontent à très loin... j’ai tout d’abord cherché à le faire par le dessin, la peinture puis par la photo.
Quatre années entre Paris et Istanbul m'ont amenée à reprendre les boîtiers que j’avais posés quelques années plus tôt et à commencer un travail personnel sur l’esprit des lieux.
Flâner et déambuler au hasard m’intéressent plus que choisir une destination ou un sujet. Je cherche à entrer en osmose avec les lieux, capter leur singularité, m’en imprégner.
Ma photographie est introspective et subjective...Elle s’attache aux atmosphères, aux ambiances et aux instants fugaces... ceux où le temps semble suspendu...
Composer un langage des émotions, proposer un regard différent, partager la poésie du quotidien, apaiser par l’image....
Dans un monde dont le rythme s’accélère et dans lequel le bruit s’impose de façon omniprésente, mon travail invite à une contemplation méditative et à un dialogue intime avec le silence.
Que chacun imagine sa propre histoire et s’y installe. "
Quelques mots sur la série :
Si la neige est couleur, Stéphanie Foäche en explore toutes les textures et les nuances, en leurs infinies vibrations, qu’elles se diffractent à la lumière bleu vif d’un ciel de haute montagne ou qu’elles se dissolvent dans les ombres du jour déclinant. Avec Stéphanie, la neige est silence, sensations et invitation à la méditation. Au fil du temps, la photographe fixe ces instants subtils et fugitifs, dont nous sentons confusément qu’ils nous disent plus que ce qu’ils nous donnent à voir. Sous son objectif, la réalité hésite entre rêverie poétique et spiritualité.
Structurées, presque graphiques, minimalistes jusqu’à l’épure, les photographies de Stéphanie Foäche saisissent l’indicible sur le vif, resserrant ou démultipliant, cadrant ou décentrant, pour mieux ouvrir sur le mystère, qui se laisse approcher pour mieux se dérober. Poussant le détail – inattendu ou insolite – jusqu’à l’abstraction, elles stimulent l’imaginaire et nous emportent loin, là où « c’est plein de calme », où « la lumière devient matière »…
Parée de ses premières neiges ou se laissant redécouvrir à l’heure de la fonte, la montagne devient alors magique et les « Grand Nord », promesses d’infini.
Spectateurs immobiles, il nous suffit de tendre l’oreille pour entendre le silence feutré de la neige nous parler de paix et d’éternité.